COP-FOE sempre allegri bisogna stare
Le canzoni del signor Dario Fo

Pp. 160 GIUNTI EDITORE – collana Bizarre

C’est en hommage à l’un de ses maîtres de l’art scénique que le chansonnier Giangilberto Monti a souhaité nous faire explorer, dans ce long « récit musical », le vaste répertoire musical que Dario Fo a signé au fil de sa carrière, en parcourant ses morceaux écrits pour le théâtre avec Fiorenzo Carpi, ses ballades ironiques composées avec Enzo Jannacci pour le cabaret, sans oublier le répertoire mélodique de ses débuts en télévision ou celui plus révolté des années à la Palazzina Liberty, où il est accompagné par Paolo Ciarchi à la guitare.

L’univers de Dario Fo est peut-être un des répertoires les plus appréciés, mais aussi les moins joués sur scène, en dehors des spectacles d’un de ses auteurs et alter ego musical, Enzo Jannacci. Ses métaphores poétiques, ses ritournelles bouffonesques ou ses strophes les plus fantasques méritent d’être connues, car elles font partie intégrante de l’histoire de notre pays, dont il a souvent été le porte-parole. Au travers des mots de Vito Molinari – metteur en scène et coauteur de l’œuvre plusieurs fois censurée « Canzonissima 1962 » -, des enregistrements de l’élégant homme de théâtre Filippo Crivelli ou de la longue histoire musicale du « toutophoniste » Paolo Ciarchi et de ses camarades de scène, Ivan Della Mea et Giovanni Marini, ce livre témoigne de sa révolte obstinée de Dario Fo, pendant les années les plus obscures de notre pays. D’autres personnalités désormais moins connues, comme les actrices Nicoletta Ramorino et Graziella Galvani, évoquent également ses débuts, aux côtés de Franco Parenti et Giustino Durano, qui se remémorent les premières expérimentations du « grammelot », un des exercices scéniques préférés de leur maître de mime, Jacques Lecoq. Dario Fo a toujours utilisé la musique dans ses spectacles, non seulement pour y poser des paroles, mais aussi pour nous faire réfléchir : depuis les premières notes écrites avec le compositeur multitalents Fiorenzo Carpi dans les années 1950 jusqu’aux ballades composées avec les Napolitains des Nacchere Rosse (les Castagnettes Rouges), au XXIesiècle. Et si notre dernier Prix Nobel, auteur de plus de 250 chansons, n’a jamais cessé de vouloir amuser son public, il n’a jamais oublié qu’entre deux rimes, « il faut toujours être joyeux, parce que nos pleurs font du mal au roi ». Ce qui, de la bouche du prince des bouffons, n’est pas rien.

« Dario Fo a été un maître pour moi, mais ce livre n’a pas vocation à le sanctifier. Après un récital de ses chansons, que j’avais mis en scène en 1999, j’ai tenté de ne jamais perdre le fil de son travail musical. Mon dernier album contient sa chanson inédite (« Alla fine della festa »- « A la fin de la fête »), mais le livre me semblait être le meilleur moyen de résumer sa passion pour les sept notes. Mon objectif ne consistait toutefois pas à énumérer les titres de son répertoire, mais à raconter un univers artistique fascinant et complexe. On y découvre des vérités amères, des anecdotes désagréables – des litiges avec les héritiers Brecht jusqu’au doute sur l’auteur de la chanson-manifeste « Ho visto un re » (« J’ai vu un roi ») – des dialogues imaginaires, mais vraisemblables entre ses protagonistes, des désaccords au sein des duos et des fourberies professionnelles, des égotismes sans limites et des fanfaronnades d’artistes. Mais aussi des collaborations peu connues, de sublimes contributions et disputes entre stars de la chanson d’auteur, comme dans le cas de « La mia morosa la va alla fonte » (« Ma fiancée va à la source »). Et c’est dans ce contexte que se distingue l’immense capacité d’organisation de sa bien-aimée Franca Rame et le génie irrésistible de ce souverain de la scène : l’auteur italien le plus représenté au monde, même si cela a échappé au plus grand nombre. Et si l’on pense que de son vivant, Dario Fo n’est jamais parvenu à obtenir un théâtre dans sa ville de manière officielle, qui sait si on n’en baptisera pas finalement un à son nom désormais » (Giangilberto Monti)

radio-popolare

Ascolta l’intervista a Radio Popolare

Rlombardia

Ascolta l’intervista a Radio Lombardia