COP-FOLes chansons de M.Dario Fo (2017)

C’est en hommage à l’un de ses maîtres de l’art scénique que le chansonnier Giangilberto Monti nous livre une exploration du vaste répertoire musical signé par Dario Fo au fil de sa carrière, en parcourant ses morceaux écrits pour le théâtre avec Fiorenzo Carpi et ses ballades ironiques composées avec Enzo Jannacci pour le cabaret, sans oublier le répertoire mélodique de ses débuts en télévision ou celui plus révolté des années à la Palazzina Liberty, où il est accompagné par Paolo Ciarchi à la guitare. Jusqu’à présent, le répertoire musical de Dario Fo, Prix Nobel de littérature en 1997, a été joué au théâtre par son créateur et enregistré sur disque par Enzo Jannacci, coauteur d’une vingtaine de morceaux poétiques, bouffonesques et fantasques, souvent devenus très populaires. Mais reprendre cet univers musical signifie aussi replonger dans une période importante de l’histoire de notre pays, dont Dario Fo a souvent été le porte-parole.

Dario Fo a toujours utilisé la musique dans ses spectacles, non seulement pour insuffler son esprit de révolte obstinée ou pour y poser des paroles, mais aussi pour nous faire réfléchir : depuis les premières notes écrites avec le compositeur multitalents Fiorenzo Carpi dans les années 1950 jusqu’aux ballades composées avec les Napolitains des Nacchere Rosse (les Castagnettes Rouges), au XXIe siècle. Et si « Monsieur Dario Fo », qui a écrit plus de 250 chansons, n’a jamais cessé de vouloir amuser son public, il a toujours rappelé qu’entre deux rimes, « il faut toujours être joyeux, parce que nos pleurs font du mal au roi ». Ce qui, de la bouche du prince des bouffons, n’est pas rien.

“Dario Fo a été un de mes maîtres, et au fil des années j’ai tenté de garder le fil de son travail musical. Après le livre dans lequel j’ai résumé sa passion pour les sept notes, « E sempre allegri bisogna stare » (« Et il faut être toujours joyeux ») (Giunti, 2017), j’ai décidé de réinterpréter quelques-unes de ses chansons. Et j’ai voulu recréer cette atmosphère jazz élégante et gaie dont le duo Fo-Jannacci était parti, grâce aussi à l’un des protagonistes de ces compositions, le clarinettiste et arrangeur Paolo Tomelleri, assisté par des musiciens de grand talent : Sergio Farina à la guitare, Tony Arco à la batterie, Marco Mistrangelo à la contrebasse et Fabrizio Bernasconi aux claviers. Dans le récital qui accompagne ces morceaux, je raconte aussi des anecdotes, connues et moins connues, sur la carrière musicale de Dario Fo, de la naissance de sa chanson-manifeste Ho visto un re (J’ai vu un roi) à la querelle entre Enzo Jannacci et Fabrizio De André à propos de la ballade du Moyen Âge intitulée La mia morosa la va alla fonte (Ma fiancée va à la source). Sans jamais oublier le rôle de sa bien-aimée, Franca Rame, et le génie irrésistible de ce souverain de la scène : l’auteur italien le plus représenté au monde, même si cela a échappé au plus grand nombre (Giangilberto Monti).

Concert pour Coluche (2017)
texte et idéation Giangilberto Monti
direction Claudio Laiso
son Thomas Chiesa
production Francesca Giorzi (Rete Due RSI)
avec Flavio Sala (Coluche), Alessandra Felletti (Miou Miou), Claudio Moneta (Georges Moustaki), Jasmine Laurenti (Véronique Kantor), Augusto Di Bono (Paul Lederman), Antonio Zanoletti (François Cavanna), Giangilberto Monti (Renaud) et avec Mario Cei (Romain Bouteille), Margherita Coldesina (Fred Romano) et Matteo Carassini (journaliste).

En 1986, Michel Colucci dit Coluche, le bouffon le plus aimé en France, meurt, à 41 ans, dans un accident de voiture. Six ans avant, le comédien avait été candidat aux élections présidentielles françaises. A cette époque-là, le nombre de chômeurs en France dépassait le seuil psychologique du million et demi. L’inflation avait grimpé au-delà de 13% et les grèves étaient très nombreux. Les candidats principaux à la présidence étaient quatre: en plus du président sortant – le modéré Valéry Giscard d’Estaing, accablé par les scandales – Jacques Chirac pour le centre-droit et pour la gauche le socialiste François Mitterrand et le communiste Georges Marchais.

A la surprise générale, Coluche décide de lancer son programme électoral, qui devient un violent “j’accuse” contre la corruption et l’ignorance des hommes politiques français : «Avant moi, la France était coupée en deux. Avec moi elle sera pliée en quatre”. En peu de mois Coluche arrive à obtenir le 15% des consensus au niveau national, tout en s’assurant le soutien d’intellectuels très importants, et ses spectacles affichent complet, mais des menaces anonymes répétées et, finalement, l’assassinat de son bras droit, le persuadent à renoncer à sa candidature.

Peu de temps après sa mort dans un accident banal, dont la dynamique n’a jamais été éclaircie, son grand ami Renaud Séchan, l’un des auteurs-compositeurs les plus connus en France, lui dédie l’émouvante chanson “Putain de Camion”. Giangilberto Monti nous raconte, dans un mélange de rire – parfois amer – et espoirs de changement, cette histoire d’amitié, politique et chansons, qui se déroule dans une démocratie aussi vulnérable que celle où nous vivons. Si le comédien est le politicien, qui est le vrai bouffon?

9752La Belle Équipe (2017)
voyage dans la chanson française

Andrea Mirò, Giangilberto Monti,
Alberto Patrucco
piano Daniele Caldarini
direction Giangilberto Monti
production Francesca Giorzi (Rete Due)
son Gabriele Kamm

Un trio d’exception artistique pour chanter et parler de certaines des chansons les plus belles et significatives de la tradition française, parfois inexplicablement négligé. Par Charles Trenet et Georges Brassens, Édith Piaf et Juliette Gréco, Boris Vian e Léo Ferré, Jacques Brel et Serge Gainsbourg, la Belle Équipe est un voyage plein d’émotions à travers la musique, l’humour, la poésie et le génie de ces chanson. Mais, même parmi l’atmosphère d’une ville qui a bercé les rêves et les utopies intemporel. En un mot: une musique différente.

Le spectacle, né d’une passion partagée par les trois artistes et dirigé par Vito Molinari, le maître de la variété italienne, aujourd’hui plus de 80, a fait ses débuts dans le théâtre italien en 2011. Pendant le spectacle, les trois se mêlent librement italienne et française, avec l’aide de claviers joués par Daniele Caldarini. Leurs interprétations de ce répertoire, plein de provocations poétiques, subtiles ironies et inventions musicales, montrent que les chansonniers francophones sont en fait les racines des meilleurs auteurs-compositeurs italiens.

Chère Lucrezia (1998)
texte et idéation Giangilberto Monti
direction Claudio Laiso

« Il s’agit d’une histoire vraie. Un fait divers qui a eu lieu en Italie à la fin du XVIe siècle. Elle raconte la romance tragique entre Lucrezia Malpigli, originaire de Lucca, épouse infidèle de Lelio Buonvisi, et Massimiliano Arnolfini, du même âge, mais de rang bien moins noble que son mari. C’est aussi un récit de sentiments et de trahisons, une recherche du bonheur. Une grande histoire d’amour entre une société attachée à ses règles et une passion qui n’a pas le temps de les voir évoluer » (Giangilberto Monti)

Le texte de « Carissima Lucrezia », inspiré des actes du procès de Lucrezia Malpigli, reste dans les archives, jusqu’au moment où le Teatro Eduardo di Opera, près de Milan,  le produit en 1993 sous forme de monologue au féminin, écrit par G.G.Monti. Après la version théâtrale, Monti a adapté la vie de Lucrezia Malpigli pour le support radio avec un casting de onze acteurs, dont Alessandra Felletti dans le rôle de Lucrezia et Fabio Mazzari dans le rôle du Podestà de Lucca. C’est la reconstitution exacte des faits qui a conduit à l’incrimination de Lucrezia Malpigli en tant qu’instigatrice du meurtre de son mari et à l’instruction d’un processus qui a fait scandale à l’époque, pour les familles nobles impliquées. Réfugiés au couvent avec l’aide de son frère Giovanlorenzo – et échappé ainsi à la justice de la république de Lucca – Lucrezia est accusée des années plus tard d’un autre crime passionnel qui s’est produit dans les murs du couvent, après qu’une de ses sœurs dénonce la relation avec un prétendant de Lucrezia, un jeune peintre qui molestait des religieuses; un fait très fréquent au cours de cette période, étant donné la surveillance limitée et la corruption endémique. La justice papale la condamne à la réclusion à perpétuité dans sa propre cellule. Mais dans les deux cas, malgré les enquêtes et les tortures, ni la chancelière Petrucci pour le meurtre de son mari Lelio Buonvisi, ni l’évêque de Lucques pour celui de la sœur, sœur Calidonia Burlamacchi, n’ont réussi à démontrer les prétendues fautes de Lucrezia.

En 1954, Boris Vian a écrit dix-neuf chansons pour une pièce de théâtre de Henri-François Rey consacrée à la vie du bandit anarchiste Jules Bonnot, qui vécut en France à la fin du XIXe et au début du XXe. Giangilberto Monti a récupéré pour Rete Due ces dix-neuf chansons et les a traduites, les a mises en musique selon l’ordre voulu à l’époque par Boris Vian, et a écrit une adaptation théâtrale sur la Bande à Bonnot qui se base sur des documents d’époque.

caractères et interprètes
narrateur – Giangilberto Monti
narrateur – Alessandra Felletti
Jules Bonnot – Luca Sandri
Victor Kibaltchiche – Mario Cei
Sophie Burdet, femme de Bonnot et Judith Thollon, amant de Bonnot – Alessia Vicardi
patriote, hurleur, Jean-Baptiste Thollon – Federico Caprara
ouvrier, hurleur, André Soudy, Eugène Dieudonné, Presidént du Tribunal – Gianmario Arringa
ouvrier, hurleur, Sir Arthur Conan Doyle, Ernest Caby, Gauzy – Antonello Governale
Raymond-la-Science – Riccardo Merli
Octave Garnier – Attilio Ierna
inspecteur Robert – Riccardo Peroni
Jouin (chef adjoint de la police), avocat – Augusto Di Bono

une production Francesca Giorzi pour Rete Due, Radio Svizzera Italiana (Lugano, ottobre 2003)
Prix Suisse 2004 dans la section Fiction

La Belle Époque de la Bande Bonnot au Prix Italia 2004
SRG SSR IDéE SUISSE (Société Suisse de Radiodiffusion et Télévision)
La Belle Epoque della Banda Bonnot (ORIGINAL DRAMA) director Claudio Laiso
producer Francesca Giorzi-script Giangilberto Monti-music direction Carlo Cialdo Capelli
sound Lara Persia-title of series Colpo di Scena-producing organization RSI, RETE DUE-original language Italian-year of production 2003-first broadcast 18/04/2004-running time 49′ 13″


Les Chansonniers (2014)

Au cours de l’année 2014, dans le cadre de l’émission Pause Café Plus, sur le RSI (Rete Uno), un cycle d’épisodes mensuels a été diffusé sur le monde de l’auteur-compositeur français intitulé Les Chansonniers. Aux microphones, avec Giangilberto Monti, la présentatrice historique francophone Jenny Alessi a raconté la vie des chansons rebelles de Charles Trénet, Édith Piaf, Boris Vian, Juliette Gréco, Léo Ferré, Georges Brassens, Jacques Brel, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Serge Gainsbourg et Johnny Hallyday. Un monde musical et poétique fascinant que Monti a lui-même résumé dans son livre “Maledetti Francesi” (NdA, 2010) puis réédité dans une édition mise à jour par Miraggi de Turin, en 2018. L’idée d’obtenir cette série radiophonique du livre est de Gianluca Verga (Rete Uno), après son interview en octobre 2013.